Le choix de la couverture

 


La couverture d'un livre est un sacré défi.

Surtout lorsqu'il s'agit de trouver l'image qui incarnera l'histoire que raconte l'ouvrage mais aussi son genre, sa couleur, son décor, son âme... et son public.
Très vite, les échanges ont été productifs avec Carine, mon éditrice, et Marion, la maquettiste de BELFOND qui a un indéniable talent pour comprendre de quoi il en retourne, aller chercher la couv' parfaite.

A leur demande, je leur ai fait parvenir quelques images glanées sur le net et Instagram (dont l'une a visiblement été créée par une IA, puisque ces dames ont beaucoup de doigts) ainsi qu'une liste de mots clés du roman :

DYSTOPIE - FEMME AU FOYER -  COIFFEUSE - OBSOLESCENCE - VINTAGE - RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

@madame_connasse_off

Mindtheminimalism @Jwirtala

DR

@Somebrut_somewax_@Javiervalero_

Et il y avait cette photo que j'ai prise non loin de l'atelier de coiffure de amie Rachel, inspiratrice du personnage principal du roman, du côté de la place Sainte-Marthe, dans le dixième à Paris : un mural très inspirant.


Photo prise rue du Chalet, Paris Xe

L'obsolescence programmée de la femme de plus de 50 ans

Le thème principal du roman n'a rien de nouveau : l'obsolescence programmée de la femme de plus de 50 ans ne date pas d'aujourd'hui. Je l'associe à l'univers visuel de la série Mad Men, dans laquelle on comprend bien quelle place crucial le corps de la femme est avant tout un objet de manipulations à visées commerciales qui encourage des achats tout en asseyant des comportements phallocrates. J'avais donc en tête une image très années 50/60, un graphisme qui rappellerait le travail de Roy Lichtenstein, un des artistes les plus emblématiques du mouvement pop art américain, directement inspiré des publicités de l'après-guerre et de la bande-dessinée.


Roy Lichtenstein en 10 œuvres | Rise Art
Crying girl (1963)

Plusieurs maquettes ont été envisagées pour OBSOLETE. Rapidement, nous avons flashé sur celle-ci:

Le visuel en rouge s'est imposé (même si j'aimais beaucoup une couverture présentant une dame qui fait son repassage sur fond de paysage nucléarisé). 
Puis, l'idée d'un bandeau (que nous trouvions très drôle et accrocheur) a été remisée, suite à une remarque assez fine de ma fille - toute la famille donne son avis sur une future couverture:


" Maman, comme ça, on dirait que c'est toi qui est obsolète et bientôt bonne pour la casse. "
Il a donc été décidé de garder notre accroche pour plus tard. 
Ce qui permet de mettre en valeur cette image magnifique, d'accentuer le côté graphique. (Merci, Adèle!)



Vous remarquerez que les verres de lunette ont été retravaillés deux fois afin d'apporter l'idée d'un avenir incertain et une tonalité vaguement écolo.

Un grand merci à Carine et à Marion qui ont fait de cette couverture non seulement un objet graphique d'une belle élégance mais aussi la représentation parfaite de l'univers de l'ouvrage et de ses enjeux narratifs.