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Et la lumière fut. |
J'attendais le retour de lecture d'Emeric Cloche avec impatience. Pourquoi ?
Parce que c'est un camarade de longue date, tout comme Caroline De Benedetti. La fidélité à mes ouvrages de ce remarquable duo de fins critiques littéraires spécialisés dans le roman noir n'a jamais fléchi depuis une quinzaine d'années.
Parce qu'Emeric est comme moi un cinéphile absolu, avec des références visuelles qui me parlent et vice versa.
Parce qu'il est aussi grand amateur de SF et de dystopies.
Et parce que c'est un homme pragmatique (son petit côté John Melnick).
Il va donc scruter avec attention la part masculine du roman et s'y projeter, s'attacher à des détails que seuls les hommes peuvent repérer dans le livre, comme les conséquences du Grand Recyclage sur l'organisation du quotidien. J'ai donc le grand plaisir de partager sur ce blog des extraits de sa chronique tout en vous recommandant sa lecture complète :
"Sophie Loubière décrit une société en 2224. Elle le fait en imaginant le futur par rapport aux préoccupations (« réarmement démographique », écologie…) et avancées technologiques actuelles (Intelligence Artificielle…). Elle imagine la façon dont elles changent la société et vont se développer pour donner naissance à une société vertueuse. Utopie ?
Cette société qui s’est remise du changement climatique, des catastrophes naturelles et crises qui en ont découlé a réussi à proscrire le gaspillage, les armes et la guerre. Des bracelets régulent les émotions et permettent de vivre ensemble dans la paix. Dystopie ?
Dans cette nouvelle société les femmes sont retirées à l’âge de 50 ans et partent pour les «hautes plaines», un sorte de paradis dont personne ne revient. C’est le prix à payer pour que la société fonctionne.
Un passage difficile pour les hommes qui voient partir leurs mères, leurs soeurs, leurs filles, leurs femmes… et dont le quota de tâches ménagères augmente soudainement.
Les hommes susceptibles de procréer ont alors la possibilité de se voir attribuer une autre femme, plus jeune, et d’engendrer à nouveau une descendance.
La mise en place des éléments science-fictionnels est précise et détaillée et avance au fur et à mesure que les protagonistes féminins vont être « retirées ». Le roman policier d’enquête commencera à la moitié du livre.
La finesse – le choix d’une coiffeuse et d’un archéologue comme principaux protagonistes est une excellente idée – et le style de Sophie Loubière sont au rendez-vous en science-fiction comme en roman policier (ou criminel devrait-on dire)."